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J'ai été une femme enceinte très motivée

Je suis allée à toutes les réunions d’information, tous les examens, acheté et lu des bouquins, écouté scrupuleusement les cours de préparation à l’accouchement… Comme tous les sujets sur lesquels on passe du temps, je m’y suis intéressé allaitement compris, location du tire-lait à la pharmacie et formation sur le sujet. À un moment donné, on m’a conseillé d’aller à la PMI (Protection Maternelle et Infantile) et c’est ce que j’ai fait. J’ai demandé à ce qu’on vérifie que j’avais bien pensé à tout à la maison avant la naissance, suivi leurs recommandations, j’étais parée.

Dans une logique anglo-saxonne, je trouvais normal de montrer ce que je savais faire et d’améliorer mes compétences auprès de gens bien formés. Ironiquement c’est ce qui m’a valu la vindicte d’un bon paquet de « personnel agréé », mais ne m’a jamais épargné la moindre remise en cause des soins que j’apporte à mes enfants.

Je me souviens que la première fois où j’ai amené ma petite merveille à la PMI après la naissance, j’ai croisé quelqu’un qui m’a dit en passant « en voilà un qui commence mal dans la vie ». J’ai été choquée et je crois que c’est vraiment là que ce système est d’une bêtise accablante parce que c’est ce passant qui avait raison et pas moi. On ne parle pas de la PMI à tout le monde voyez-vous.

On m’a affecté une « référente » Madame T., ce qui ne m’a pas inquiété dans ma grande naïveté, mais s’est avéré le premier maillon d’un harcèlement agressif, le début d’un dossier mensonger monté de toute pièce dans mon dos via ce qu’ils appellent des « synthèses » : à savoir des entretiens calomnieux (« la maman est fatiguée » … « elle est angoissée » … on n’ira jamais vous demander si c’est vrai ou pourquoi) et des dénonciations pas plus réelles. Vous découvrez ça un jour quand vous êtes convoqué au Tribunal pour Enfants quelques jours plus tard sans savoir d’où ça vient. Pour ça il faut prendre la peine d’aller voir votre dossier ce que j’ai fait.

Étant « Maman solo PMA », j’ai toujours eu droit au pire (enfin j’espère pour les autres) et quand j’ai commencé à chercher une « solution de garde », les vrais ennuis ont commencé. Trop facile de me laisser gagner tranquillement ma vie et mes enfants grandir. J’ai donc eu affaire à un petit musée des horreurs, des gens malhonnêtes et ouvertement agressifs et négligents. C’est là que j’ai commencé à comprendre qu’en 2017 en France, ce pays féodal et arriéré que je découvrais, il faudrait sacrifier mon travail ou mes enfants et au final les deux faute de soutien. Le plus incroyable dans tout ça c’est que ces gens sûrs de leur impunité puisqu’il suffisait de me traiter de folle agissaient sous mon nez sans se gêner.

Quoi qu’on fasse dans ce système, on est vouée à l’exclusion et la pauvreté, ce qu’on vous reproche à vous évidemment en bon harceleur. La seule solution serait de les laisser faire ce qu’ils veulent avec vos enfants, mais on parle de plus en plus ouvertement de ce que ça veut dire… 25% de SDF, 70% de non-diplômés et autant d’horreurs que vous ne feriez jamais subir à vos enfants tout comme moi. J’ai résisté, eu raison quelquefois… et 5 ans plus tard, tout est fait pour placer mes enfants quitte à cautionner le plus grotesque des dossiers. Il y a toujours de la place pour eux dans les foyers de l’ASE malgré 3350 placements non exécutés. À chaque fois que je vois un article sur un enfant maltraité dans les journaux et il paraît qu’il en meurt un tous les 5 jours en France, je pense à ces places et cet argent perdus pour eux, par simple discrimination. D’autres, plus forts que moi, essaient de changer cela, moi j’essaie juste de faire face à une administration et des ministères que je n’ai pas envie d’appeler autrement qu’assassins.